La prise de conscience émerge : les usages numériques ne sont pas sans
conséquence sur l’environnement. La pollution numérique représente ainsi 4 % des émissions de gaz à effet de serre en 2021, avec une consommation qui constitue de 7 à 10 % de l’électricité mondiale – soit autant que le secteur aérien. Selon un rapport de l’ADEME daté de 2022, le secteur du numérique représentera environ 7 % des émissions de GES en 2025, du fait des usages grandissants. Décryptage.
La pollution numérique est à la fois physique et virtuelle. Les ordinateurs, les téléphones, ou Internet sont des polluants qui génèrent des gaz à effet de serre. Selon un rapport du Green IT daté de 2019, ces polluants représentent 34 milliards d’objets connectés à travers le monde. A titre d’exemple, selon l’ADEME, un citoyen français possède en moyenne 15 équipements connectés, un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale qui est de 8. Cette moyenne française reflète un niveau de vie supérieur, comparable à d’autres pays européens.
La fabrication des équipements numériques, tels que les smartphones, les ordinateurs, ou les TV, nécessite de grandes quantités de métaux stratégiques. L’extraction de ces métaux consomme de l’énergie, de nombreuses ressources et génère des déchets. Selon le guide “La face cachée du numérique” de l’ADEME, la fabrication d’un ordinateur requiert 800 kg de matières premières. De même, il faut 500 kg de matières premières pour fabriquer une box internet.
L’utilisation du numérique, tels que le streaming, les réseaux sociaux, les e-mails, ou le stockage de données, consomment de l’électricité. Les usages numériques mobilisent des data centers, sollicités 24h/24, qui ont besoin d’être climatisés afin de préserver l’intégrité des circuits électroniques. Selon le guide “La face cachée du numérique” de l’ADEME, les data centers représentent 25 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Les usages numériques sont en constante croissance.
Les déchets électroniques sont envoyés, en grande majorité dans des décharges pour y être enterrés ou incinérés. Selon les données de l’organisation United Nation Institute for Training and Research, un record de 53 millions de tonnes de “e-waste” ont été produits en 2019. L’organisation prédit que ces déchets atteindront 74 millions de tonnes d’ici 2030. Les déchets électroniques constituent le flux de déchets domestiques dont la croissance est la plus rapide.
La pollution numérique est amenée à croître considérablement du fait de la
transition numérique qui ne cesse de s’accélérer. Elle constitue un enjeu pour l’entreprise qui souhaite réduire ses émissions de GES.
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